Le mot vient du latin exemplum, qui désigne le modèle, la figure à imiter. Être exemplaire, c’est donc offrir une référence vivante, une incarnation de ce que l’on attend de l’autre. Ce n’est pas un concept abstrait : c’est une manière d’être, au quotidien, dans chacun de nos gestes, qu’ils soient vus ou non.

À l’Ensosp, nous avons choisi d’inscrire « exemplarité » sur les marches qui bordent notre carré de cérémonie. Ce choix n’est pas décoratif. C’est un rappel silencieux : chaque fois que nous regardons ces marches, nous sommes invités à nous souvenir que le l’exercice de l’encadrement et du management repose non pas sur les paroles, mais sur les actes.

Comme le rappelait Sénèque, « les préceptes tracent le chemin, mais l’exemple entraîne ». On ne suit pas un chef parce qu’il l’ordonne, mais parce que son attitude inspire confiance.  L’ordre peut faire obéir dans l’instant, mais seul l’exemple suscite l’adhésion durable. Le chef véritable entraîne non par sa voix, mais par son attitude. Il se rend crédible parce qu’il vit ce qu’il demande aux autres, parce qu’il assume les mêmes contraintes, parce qu’il incarne la droiture qu’il attend de son équipe.

 

Être exemplaire, pour nous officiers de sapeurs-pompiers, c’est aussi comprendre que lorsque nous portons l’uniforme, ce n’est pas seulement notre personne qui est jugée, mais l’institution que nous représentons : l’École, les sapeurs-pompiers, la sécurité civile, et plus largement le service public.

De manière plus générale, notre comportement dicte ainsi les actions et réactions des personnes avec qui vous interagissez. Comment exiger le respect de l’autre si nous ne sommes pas nous même respectueux. Comment lutter contre les incivilités et les violences qui nous touchent, si nous ne sommes pas capables de nous maitriser face au stress ou à la douleur. C’est dans notre quotidien que nous créons les conditions qui font de nous des chefs.

Souvenez-vous que l’exemplarité n’est pas un supplément d’âme, mais une condition de la confiance et du respect. Et qu’elle doit être, aujourd’hui plus que jamais, la marque des officiers qui vous forment et de ceux que vous êtes.