Pour cela, l’École dispose d’une structure pédagogique unique via sa plateforme qui met les participants en conditions réelles. Les stagiaires en formation peuvent ainsi observer des flammes d’hydrogène pouvant aller jusqu’à 700 bars mais aussi intervenir sur un conteneur à pile combustible, une station de distribution ou encore des véhicules légers. "Il faut vraiment le voir et le vivre", confie l’adjudant-chef Ait Youssef quelques minutes après avoir terminé un nouvel exercice. "Avant la formation, je me suis documenté, j’ai regardé pas mal de vidéos… mais ça n’a rien à voir ! Ici, on s’approche au plus près et on se rend compte du réel danger de l’hydrogène, du bruit, de la puissance que ça a. Quand on regarde les vidéos, on a l’impression d’avoir affaire à une fuite de gaz. Mais l’hydrogène, ça n’a vraiment rien à voir."

"S’il y a un message à faire passer, c’est de venir faire ce genre de formation pour s’en rendre réellement compte", poursuit l’adjudant-chef, qui se félicite de voir que les devants sont pris sur un sujet en plein essor dans nos territoires. "Là, on anticipe. On commence à développer des contacts auprès d’Air Liquide et d’autres fournisseurs pour mieux préparer l’avenir. C’est important car c’est pour nous un moyen de travailler en toute sécurité. L’évolution technologique avance vite et si l’on veut être performants, aussi bien pour les victimes que pour notre sécurité, on a intérêt à se mettre à jour rapidement sur l’hydrogène."

"Démystifier l’hydrogène auprès des sapeurs-pompiers"
Pour ce faire, les stagiaires en formation ont pu compter sur l’expertise du capitaine Renaud de Buron, qui est depuis quelques mois à la tête du centre d’incendie et de secours Mourenx-Artix, dans les Pyrénées-Atlantiques. "Au sein de l’Ensosp, il y a un programme qui est en place depuis quatre ans, on a fait évoluer nos techniques opérationnelles de réponse, ce qui permet de mieux se préparer et de démystifier un petit peu ce qu’est l’hydrogène auprès des sapeurs-pompiers."

"L’hydrogène est de plus en plus présent sur le territoire", ajoute le capitaine de Buron. "Il y a des enjeux stratégiques au niveau national mais aussi mondial en ce qui concerne la décarbonation. Sortir un peu des énergies fossiles, c’est un vrai sujet de société aujourd’hui. Il y a une montée en puisse de l’hydrogène au niveau industriel mais ça se décline aussi sur de la mobilité lourde avec les avions, les trains ou encore les bus, sur de la mobilité un petit plus légère avec les voitures - même si ça prend plus de temps - et sur de la micromobilité, avec notamment l’arrivée des vélos à hydrogène pour les particuliers."

Face à cette montée en puissance de l'hydrogène, l'intérêt pour cette formation est donc le bienvenu. "C’est aussi pour ça que je remercie l’aéroport de m’avoir libéré pour cette formation mais aussi le Val d’Oise, qui a fait le pari d’envoyer deux adjudants-chefs qui ne sont pas officiers, et surtout un sapeur-pompier volontaire", complète l’adjudant-chef Ait Youssef, avant de conclure : "C’est une preuve d’engagement et cela montre qu’on anticipe."